Aider par faiblesse, aider avec force

Aider par faiblesse, aider avec force

J’aimerais ajouter certaines choses à propos de l’amour. Bien des choses que nous qualifions d’amour sont, en réalité, de la faiblesse. Beaucoup d’entre nous aiment parce qu’ils n’arrivent pas à supporter certaines choses, par exemple, le destin d’autres personnes. Ils deviennent donc des aidants.

Un jeune enfant ne supporte pas ce qui se passe dans sa famille, ce qui arrive à sa mère, à son père, leurs destins, leurs culpabilités. Il veut donc les aider. Ainsi, il assume des choses qui appartiennent à son père, à sa mère, ou à d’autres membres de sa famille. Il agit ainsi par faiblesse. Parce qu’il les aime, il devient un aidant. Mais, il fait cela par faiblesse.

Bien des aidants « adultes » aident de la même façon, tels des enfants. Parce qu’ils n’arrivent pas à supporter certaines choses, ils tentent alors de les modifier, non pas parce que l’autre en aurait besoin. Ainsi, à la place d’autrui, ils prennent sur eux certaines choses sans respecter la grandeur, ni le destin, ni la culpabilité de l’autre.

Un enfant grandit quand il apprend à aimer autrement, à respecter les forces plus grandes qui dirigent tout et, donc aussi, ses parents.

L’aide que fournit un aidant est donc différente lorsqu’il a gagné en force. Alors, il supporte le destin d’autrui. Il l’invite à se tenir sur ses propres jambes. Souvent, l’aidant abandonne ce qui aide par faiblesse. C’est cette attitude-là qui constitue « l’autre amour ».

Hellinger, B.